lundi 28 décembre 2020

Les Chroniques de l’érable et du cerisier : T.1, Le masque de nô.

MONCEAUX, Camille. Les Chroniques de l’érable et du cerisier : T.1, Le masque de nô. Gallimard.  2020.  411 p.  ISBN : 978-2-07-512697-7.  (20,50€) 
 
 Résumé : 
 
Japon, 17è siècle. 
Recueilli et élevé par un mystérieux samouraï et sa servante, Ichiro grandit à l’abri du monde, dans une modeste maison isolée dans la montagne. Son quotidien est rythmé entre un rigoureux apprentissage du sabre transmis par « le maître » et les tâches ménagères effectuées en compagnie de la douce Oba. Sa vie bascule lorsque Oba décède subitement, et surtout lorsque le maître, qu’il considère comme son père, est assassiné par un inconnu en quête d’un sabre légendaire déposé chez eux quelques jours auparavant par un mystérieux invité de passage. 
Commence alors pour Ichiro une vie d’aventure et d’errance, marquée par de multiples dangers. Alors qu’il se décide à rejoindre la ville la plus proche, il est aidé par un couple qui, derrière une apparente bienveillance, menace de le vendre comme esclave. Ichiro réussit à leur échapper et se retrouve sans abri. Battu par un groupe de jeunes marginaux, il est soigné par un artiste lunaire, un poète, Daichi, qui lui permet de trouver du travail chez un marchand de saké. Ichiro découvre que le commerce se transforme le soir en théâtre, où sont jouées les œuvres de Daichi. 
Ichiro, craignant toujours pour sa vie suite à la mort du maitre, se fait alors appeler Tomo pour ne pas être repéré. Il va très vite faire la connaissance d’un jeune garçon qui devient son meilleur ami, Shin, et qui l’accueille dans sa famille. Bénéficiant alors d’une certaine stabilité matérielle, Ichiro gravit les échelons du théâtre et se retrouve sur scène un peu par accident. Interprétant un samouraï, il constate que les réflexes d’utilisation du sabre sont toujours présents et que l’enseignement du maitre n’a pas été oublié, loin de là. Un soir, après une représentation, il est attiré dans la rue par une voix qui l’envoûte immédiatement, provenant d’une riche résidence. Oubliant toute précaution, il escalade le mur et découvre une jeune fille sous surveillance permanente, et dont le visage est caché derrière un masque de nô. 
 
 
Avis : 
 
A première vue, un roman sur le Japon du XVIIè et les samouraïs ne me passionne pas plus que cela, mais je suis entrée dans l’histoire très facilement et j’attends la suite de cette épopée fascinante avec impatience ! On trouve très vite ce héros fort sympathique et attachant, tout comme le sont d’ailleurs les autres personnages, j’ai vraiment hâte de connaitre la suite de leurs aventures. 
 
Premier volume d’une épopée, « Le masque de nô » est également le premier ouvrage de Camille Monceaux. Et quelle histoire! Très documenté, le récit est extrêmement bien écrit. L’auteure réussit à nous entraîner très facilement dans l’univers des samouraïs, du théâtre kabuki, des courtisanes, des villes du Japon et de leur gouvernance par les shoguns, de la méfiance de ces derniers face l’incursion des missionnaires chrétiens, sans nous livrer toutes ces informations de façon encyclopédique. Bref une lecture plaisante à tous les niveaux, et tout à fait accessible aux non-initiés à la culture japonaise ! 
 
 
Thèmes : 
 Japon / XVIIè / Samouraï / Théâtre / amour / amitié 
 
Niveaux : 4è-3è (voire 5è bons lecteurs) 
 
Christine B. (Nogent)

jeudi 10 décembre 2020

Point de fuite

COLOT, Marie. GUILBERT, Nancy. Point de fuite. Gulf Stream (Électrogène Réaliste), 2020. ISBN: 978-2-3548-8791-9. (18€)
 
Résumé: 
 
Mona est une lycéenne heureuse, dynamique, lumineuse. Un peu tête en l'air peut-être, mais c'est normal, c'est une "artiste". D'ailleurs, le dessin est une véritable passion: elle aimerait bien pouvoir en faire son métier. 
 
Depuis peu, elle a un amoureux, Joshua. Passionné d'art comme elle. Beau. Brillant. Prévenant. Cultivé. Merveilleux. Le gendre idéal. L'homme qui lui fallait. Celui qui la complète. 
Mais il ne s'agit que d'une façade car insidieusement, peu à peu, mot après mot, geste après geste, Joshua l'enferme dans un carcan douloureux, l'isolant de tous. Mona  ne remarque rien, refuse de voir la réalité, n'admet pas une vérité si dure. Parce qu'au fond, elle le sait: elle ne mérite pas Joshua, elle a besoin de lui pour réussir, pour vivre. Et puis, Joshua l'aime. Ce n'est qu'une mauvaise phase. Tous les couples vivent ça, non?
 
Mais si Mona, sa famille, celle de Joshua, ne réalisent pas ce qui est entrain de se passer. D'autres personnes assistent à la descente aux enfers de la jeune fille et elles refusent de ne pas agir, de laisser faire. Il y a Marin, le meilleur ami de Mona, Lya, la voisine au passé douloureux, Esther, qui ne connait pas Mona, mais qui connait très bien Joshua, et Cassien, le poète Rwandais, arrivé en France enfant, rescapé du génocide des Tutsi.  
 
Avis:
 
On suit la trajectoire des émotions de Mona: son cœur qui s'emballe à la vue de ce jeune homme, leurs débuts si romantiques, si fleur bleu. Une histoire de Prince Charmant qui tombe amoureux de la jeune fille pauvre, qui se croyait invisible. Lui si beau, elle si banale. Mais comme tout grand huit, après la montée, il y a la descente. Lente, inexorable, inévitable, destructrice. On sent le changement d'attitude de Joshua. On observe impuissant Mona qui se laisse entraîner. Qui ne se débat pas. Mais heureusement, il y a un cercle de personnes qui va réagir. Chacune d'elle a son histoire, ses combats, ses démons. Et finalement, toutes vont croiser la route de Mona et décider de l'aider.
 
 Un texte choral précis, fort. La complexité de chaque personnage est développée avec objectivité et équité. Aucun n'est en retrait. Un petit coup de cœur pour Cassien et ses textes...
La manipulation et l'emprise arrivent doucement, subtilement, avec pudeur. Pas de voyeurisme inutile. On ne tombe pas les clichés qu'on peut avoir quand on pense au sujet de la violence faîte aux femmes ( ex: misère sociale, CSP moins, "mec bourré", gens sans culture...). 
Autre élément "positif": l'histoire ne se termine pas en Happy End et heureusement, car les victimes de violence mettent longtemps à se reconstruire, à accepter d'accorder à nouveau leur confiance, les séquelles sont nombreuses, les blessures profondes. Elles ne disparaissent pas d'un claquement de doigt. Cette fin renforce l'impact de l'histoire, la rend encore plus solide.
 
Beaucoup d'autres thématiques sont abordés: l'écologie, le sport, le génocide des Tutis, et l'art avec une quantité d’œuvres cités. D'ailleurs, tous ces tableaux que je ne connais pas forcément m'ont un peu gênée au début: devais-je aller voir de quoi il s'agissait ou pas, était-ce utile pour l'histoire? Et puis finalement, je n'ai pas cherché (même si je suis sûre de la plus-value) et ça n'enlève rien au texte. Mais une liste des œuvres citées est  donnée en fin d'ouvrage. Chacun peut donc créer son musée autour du livre.
 
Pour compléter et surtout informer, les autrices fournissent des outils:
- le violentomètre du Centre Hubertine Auclert pour "mesurer" si sa relation amoureuse est basée sur le consentement et ne comporte pas de violences
- Deux numéros de téléphones anonymes et gratuits: le 3919 pour la France et le 0800/30.030 pour la Belgique (Marie Colot est Belge)
- Des adresses d'associations d'aide aux victimes de violence dans son département : Arrêtons les Violences (France), Centre de Prévention des Violences Conjugales et Familiales (Belgique)
 
Bref, une histoire portée par un texte écrit à quatre mains qui ne peut pas laisser insensible.
 
Thèmes:
 
Relation homme-femme
Emprise, manipulation, influence psychologique
Violence conjugale, maltraitance
Pervers narcissique
Amour
Relation toxique
Art, peinture
 
Niveaux: 4e bon lecteur, 3e, lycée et  +

Pauline G. (Chaumont)

vendredi 16 octobre 2020

À noter: prochaine rencontre

 À VOS AGENDA!

Prochaine rencontre: le 9 décembre 2020, à 14h.

Rendez-vous à la librairie Apostrophe!



Âge tendre

BEAUVAIS, Clémentine. Âge tendre. Sarbacane. (Exprim’). 2020.  378 p.  ISBN : 978-2-37731- 465-2.  (17€) 

Résumé : 

 La mise en place du nouveau service civique obligatoire pour chaque élève entre la classe de 3è et la classe de 2 nde oblige les collégiens à formuler des vœux et à attendre fébrilement leur affectation qui peut avoir lieu partout en France et qui durera une année. Valentin Lemonnier, ado plutôt réservé, originaire d’Albi, qui souhaitait un musée ou une bibliothèque pas très éloignée de son domicile, est nommé à Boulogne-sur-Mer dans une unité de soins pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Une unité particulière, le centre Mnémosyne, qui permet à ses pensionnaires de vivre dans les années 60 et 70, en évitant soigneusement toute référence au monde actuel. Dès les premiers jours, il a pour mission d’annoncer à une pensionnaire, fan de Françoise Hardy, que cette dernière ne viendra pas en concert à la résidence. Mais Valentin n’aime pas les mauvaises nouvelles, et décide d’annoncer le contraire. Dès lors, il va devoir tout mettre en œuvre pour que Françoise Hardy soit bien présente pour l’anniversaire de la vieille dame ! Valentin se jette corps et âme dans sa nouvelle mission. Contre toute attente, il se passionne pour ce milieu, s’attache de plus en plus aux pensionnaires et redoute le temps des vacances scolaires, lors duquel il doit retourner à Albi… 

 

Avis : 

Présenté sous la forme d’un rapport de service civique, le récit alterne des passages rédigés de façon administrative (le début du texte est savoureux, et m’a fait penser à Parcours Sup), des parenthèses de type Wikipédia et d’autres parties plus personnelles qui vont peu à peu prendre le pas sur le rapport officiel. C’est ce mode de rédaction qui m’a « tapé dans l’œil » et que j’ai particulièrement apprécié : on y voit l’évolution de Valentin, et ce qui devait être une formalité devient vraiment une expérience qui marquera l’adolescent à vie. J’ai noté quelques longueurs, notamment dans ce qui concerne le parallèle entre la vie personnelle de Valentin et celle de Sola, le médecin référent qui doit s’occuper de lui, mais cela ne m’a pas empêchée de dévorer ce livre d’une traite ! 

Thèmes : 

Mémoire / maladie d’Alzheimer Relations parents-enfants / Famille recomposée 


Niveau : lycée (notamment professionnel) 

 

Christine Bretton (Nogent)

mercredi 14 octobre 2020

Ogresse

MANÇO, Aylin. Ogresse. Exprim', Sarbacane. 2020, 278 p. ISBN: 9782377313754 (16,00€)
 
Résumé: 
 
Hippolyte, H pour ses amis, vit seule avec sa mère depuis que son père est parti. Depuis leur divorce, l'été précédent, rien ne va. H a l'impression que son monde est bancal.
Ses meilleurs amis, Benji le blagueur et Kouz le beau gosse, ne la considèrent pas comme une vraie fille mais comme une pote. Kouz ne se gêne d'ailleurs pas pour montrer et commenter les nudes qu'une fille lui a envoyée. Sans aucune considération pour Hippolyte.
Au lycée, H n'arrive plus à rien.
Son père tente de maintenir le lien mais lui parle encore comme si elle était une petite fille.
Sa mère quant à elle est de plus en plus difficile à cerner: elle refuse de manger avec sa fille mais lui cuisine tous les jours un énorme morceau de viande qu'Hippolyte se force à avaler, elle semble faible et se lève au milieu de la nuit pour passer des heures enfermée à la cave.
À cela s'ajoute la disparition inexpliquée d'une voisine âgée que l'adolescente appréciait bien.
Et le pire est à venir: un soir, sa mère se jette sur elle et la mord. Hippolyte ne comprend rien mais sait qu'elle doit trouver une solution pour sauver sa mère. Tout en essayant de suivre ses cours, maintenir ses relations, comprendre ce qu'elle veut... 
Peut-être que c'est trop pour les épaules d'une seule personne. 
Peut-être qu'elle devrait parler.
Peut-être qu'il est trop tard.
 
Avis:
 
Encore un livre sur le mal-être adolescent? Oui et non. 
Oui parce qu'effectivement, H traverse des périodes de doutes, de colères, de questionnements liées à son âge (avenir, amour, sexualité, amitié, relation avec les parents, relation à soi, valeurs...). Elle cherche sa place, son identité. 
Non parce que, en périphérie, se devine l'horreur. Elle n'est jamais dite clairement, mais toujours en arrière plan, sous-entendue, suggérée, insinuée, laissée à l'imagination de chacun. Et ce qu'on nous laisse entrevoir suffit à nous faire déduire le pire. Mais attention, nous ne sommes pas dans un livre de Zombie, Post-apocalyptique, avec un Virus incontrôlable ou je-ne-sais-quoi. Absolument pas. Le sujet central c'est Hippolyte et sa relation aux autres.

Les premières pages m'ont d'abord laissée perplexe. Et puis ensuite, le dégoût croissant d'Hippolyte pour les assiettes que sa mère lui propose chaque soir m'a happée. Ce qui est remarquable, c'est la façon dont Aylin MANÇO arrive à transmettre le malaise, cette vision "sang-trippe-boyaux" sans JAMAIS mentionner quoi que soit. 
 
Autre point positif: Hippolyte est mal mais jamais geignarde (je déteste ça): son mal-être est réel pas surjoué. 

 Quelques phrases qui m'ont bien plues:
 
"Elle avait acheté des tonnes de viande: tranches de lard épaisses, une entrecôte bien grasse, un rôti de porc d'un rose presque fluorescent et, pire que tout, une tranche de foie de veau. J'ai empilé les emballages [...] dans le frigo en m'efforçant de contenir ma nausée."

 "J'aimais bien l'école, avant. Seulement, je n'avais pas compris à quel point c'était un amour fragile. Il suffit de se laisser un tout petit peu, et quand on relève la tête, on se rend compte qu'on est tombés du bus. Et il repart."

"Il manque un mot dans la langue française, un mot pour qualifier les évènements qui sont impossibles mais qui surviennent quand même."

"J'ai eu mal cette nuit-là. [...] MA tête, le cœur, les poumons, le cœur, mes muscles, mon ventre, ma peau, le cœur [...] C'était une douleur dans cause. Juste une douleur. Mais d'où venait-elle?"

" - On ne peut pas crier dans la rue en pleine journée, parce qu'on nous prendrait pour des fous, ni pendant la nuit, parce qu'on réveillerait les gens. On ne peut pas crier à l'école, parce qu'on se ferait engueuler. On ne peut pas crier chez nous parce que les voisins appelleraient la police. [...]
- Mais pourquoi tu voudrais crier? [...]
-Je  veux hurler.
- De rage? De triomphe?
-Sans raison.
Menteuse, j'ai pensé."

Un excellent moment de lecture!
 
Thèmes:
Relation parents / enfants
Relation entre jeunes, relation fille-garçon
Perception de soi, des autres
Adolescence, amour, amitié
Cannibalisme
 
Niveaux: dès la 4e
 
Pauline G. (Chaumont)




Un garçon c'est presque rien

BALAVOINE, Lisa. Un garçon c'est presque rien. RAGEOT, 2020.978-2-7002-7540-7. (15,50€)

Résumé:

Un lit d'hôpital. Un garçon allongé. Une jeune fille qui attend.
Qui sont-ils? Comment sont-ils arrivés là?
Roméo raconte son histoire.
Il n'est pas un garçon comme les autres. Il aime la musique, la poésie, la beauté. Il n'entre pas dans la norme, dans le moule que la société a prévu pour les mecs, les vrais. Il ne comprend pas ce besoin de brailler, de transpirer sa testostérone par tous les pores de la peau, de se balader en meute, de se montrer dominant, de parler des filles et de sexe, de parler mal des filles et de sexe. Lui n'a jamais eu de vraie relation avec une fille. Mais ce n'est pas grave.
À la maison, ce n'est pas la joie. Ses parents ne se parlent pas et ne lui ont pas vraiment adressé la parole depuis longtemps. Sa mère quelque fois. Mais uniquement pour lui faire des reproches: le lycée, les devoirs, s'il a une copine et pourquoi est-il si bizarre. À croire qu'elle n'a jamais voulu de lui.
Et puis, un jour, au lycée, cette fille, si différente, s'assoit à côté de lui. Justine.
Justine est belle, libre, pétillante, inaccessible. Mais elle lui parle et Roméo se sent changer. Finalement, ils ont des points communs. Mais la liberté d'une fille n'est pas toujours bien vue. Et Justine va en faire les frais. Elle couche avec le chef de Meute et celui-ci ne se gêne pas pour filmer à son insu et tout balancer en ligne. Bien sûr, elle devient la Salope.
Et Roméo ne comprend pas qu'un garçon soit suffisamment tordu pour transformer un moment de plaisir en un "souvenir dégueulasse".
Alors il décide d'aider Justine.

Avis:

J'ai lu ce livre d'une traite. L'écriture en vers libre est magnifique, fluide, intense. Lisa BALAVOINE emploie des mots justes, précis, touchants pour parler des injonctions faites aux garçons, aux hommes. On lit rarement des textes où un garçon parle de sa difficulté à trouver sa place, à se fondre dans le moule, un moule qu'il refuse finalement.

D'autres thématiques très fortes sont abordées: le fossé entre l'ado et ses parents, la pornographie et le rapport au sexe, le consentement, la liberté des filles de disposer de leur corps, le viol, la musique qui a une place importante dans la vie de Roméo...

En tant qu'intervenante dans le parcours d'Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle des élèves, je retrouve des questionnements des élèves et je pense pouvoir utiliser des extraits lors des séances d'intervention. 

Le fait que Lisa BALAVOINE soit professeure documentaliste est un atout indéniable dans son écriture: on sent qu'elle est au contact des adolescents, de leurs réalités, elle est sur le terrain. Ce qui donne une légitimité supplémentaire à son travail.

Quelques citations mais il manque la mise en forme du texte qui a aussi son importance:

"C'est comme si tout ce que je fais, disais, pensais, portais, ressentais, étais incompréhensible pour les autres. Peut-être que je devrais changer, apprendre à leur ressembler, m'intégrer dans le groupe, me fondre dans le game. Mais je crois que je préfère rester à contre courant, être comme le vent, Libre et invisible."

"Je suis né garçon, je ne l'ai pas choisi,[...] et j'ai vite compris ce qu'on attendait de moi. Les garçons ont des corps puissants, les garçons ne pleurent pas, les garçons sont des battants, les garçons obtiennent des résultats, les garçons sont dominants [...]les garçons doivent être virils, les garçons aiment les filles faciles, les garçons ont toujours raisons. Je suis né garçon mais je ne suis pas né comme ceux-là"

"Ne crois-tu pas, Justine, que le fait de disposer de ton corps, à ton âge, dans ta chambre, tu en as tout de même le droit? [...] En quoi devrais-tu être punie pour cela?"

"C'est quoi qui se passe dans la tête d'un homme parfois? C'est quoi ce besoin de toute puissance? C'est quoi cette virilité brutale qui s'empare de certains et les rend fous, et les rends violents, et les cruels?"

Dernier élément: La liste des musiques et chansons citées en fin de volume....  Tout un programme! 

Un véritable coup de cœur pour ce livre.

Thèmes:
Amour, amitié
Adolescence
Lycée
Relation à soi, aux autres
Sexualité, Revenge Porn
Féminisme
Relation Femme-Homme, Fille-Garçon
Relation Parents-enfants
Stéréotypes de genre
Harcèlement

Niveaux: 4e-3e-Lycée, tout le monde

Pauline G. (Chaumont)

jeudi 8 octobre 2020

mardi 15 septembre 2020

MASCA


Erik L’HOMME. M.A.S.C.A Manuel de survie en Cas d’Apocalypse. Gallimard Jeunesse, 2019. 9782075132190 ( 14€50)

Résumé :
«Je trouve seulement maintenant le courage d';ouvrir mon carnet. J'ai fui les lieux d'une catastrophe, je suis en train de gérer ma première nuit dehors. Suis-je en sécurité? Probablement pas...»
 
À la suite d'un cataclysme climatique, Justin se retrouve seul face à la nature: il doit traverser une forêt et une montagne pour rejoindre sa famille, en sécurité.
 
À la fois récit d'aventure et guide de survie, un roman richement illustré par la talentueuse Eloïse Scherrer et plein d'humour, entre «Man vs Wild» et «Into the Wild» pour les jeunes.

Avis :
Un court roman graphique dans lequel on suit Justin qui se réjouissait d’un peu de tranquillité et d’une soirée jeux vidéo avec ses copains alors que ses parents sont partis en week-end. Mais voilà, il se retrouve seul dans une ville dévastée où les seules rencontres sont carrément effrayantes. Justin décide alors de rejoindre ses parents et de quitter la ville qui semble pleine de danger. La peur, le découragement mais aussi le courage et l’amour de ce jeune homme pour sa famille, tout est très bien amené dans cette aventure où le lecteur apprend en même temps que le héros les techniques à mettre en place pour survivre .
 
Un récit court et rythmé bien sympathique.

Thèmes :
Aventures
Réactions et émotions face à des situations extrêmes
survivalisme

Niveau : dès la 6ème
 
Roseline M. (Médiathèques Les Silos)

lundi 7 septembre 2020

Prochaine réunion: début de la saison 2020-2021

Nouvelle année scolaire!

Nouvelle saison pour les rencontres autour la littérature jeunesse pour Chaumont et ses environs!

Première réunion Mercredi 9 septembre à 14h à la librairie Apostrophe!

 

samedi 11 juillet 2020

Dans la maison


LE ROY, Philip. Dans la maison. Rageot, 2019. ISBN: 9782700259346. (15€90)

Résumé :

Huit lycéens d’une section Arts Appliqués, aussi doués qu’arrogants, forment un clan uni et replié sur lui même. Ce samedi soir c’est dans la belle villa isolée, ancienne bergerie transformée en maison d’architecte par les parents de l’un d’entre eux qu’ils organisent leur soirée « frissons ». Le but du jeu : effrayer les autres, et les faire boire. Mais avec des ados aussi créatifs, les bonnes blagues laissent bientôt la place à des mises en scène angoissantes. L’ambiance devient pesante. Et quand un orage éclate, le groupe se retrouve coupé du monde. Bientôt, des bruits étranges retentissent dans la maison, des pierres surgissent de nulle part, un garçon disparaît, puis une fille… La soirée bascule dans un huis clos horrifique.

Avis :
Un scénario des plus classiques et pourtant…
Une lecture sous tension qui m’a rendu accro.
Un vrai suspense jusqu’au bout : on pense avoir compris et puis non ...
et si finalement ... ?

Thèmes:
Adolescence
Suspense, épouvante

Niveaux : dès la 4ème

Roseline M. (Les Silos, Chaumont)

Tous les héros s'appellent Phénix


ROYER, Jérémie. Tous les héros s’appellent Phénix. Rue de sèvres, 2020. ISBN 9782369811084- (16€)

Résumé :

Peut-on monter dans la voiture de quelqu’un que l’on connaît à peine? Difficile de résister à la tentation si l’automobiliste n’est autre que monsieur Smith, le professeur d’anglais le plus fascinant et le plus séduisant du lycée. Ce soir-là, il a proposé à Phénix et à sa petite sœur, Sacha, de les raccompagner chez elles, de l’autre côté du lac. Elles sont montées dans sa Chevrolet, et il les a conquises le temps d’un trajet. Quelques jours plus tard, c’est leur mère, Erika, qui se laissait séduire. Monsieur Smith est venu de plus en plus souvent à la maison, accumulant les bons points, avec son don pour la pâtisserie et ses faux airs de Gregory Peck. Phénix et Sacha ont bien remarqué qu’il était un peu trop strict et autoritaire, parfois dur et cassant sans raison. Oh, trois fois rien, pas de quoi s’inquiéter. Comment auraient-elles pu se douter qu’elles venaient de faire entrer le loup dans la bergerie ?

Avis :

Deux sœurs, un père en voyage, une mère peu présente et un nouvel arrivant qui semble parfait pour ressouder cette famille. Mais voilà, cet homme n’est pas celui qu’il prétend être. De paroles méchantes en claques violentes, il sape la personnalité et le moral des filles puis les isole de leurs amis pour mieux imposer son contrôle. Une belle adaptation du roman de Nastasia RUGANI (L'École des Loisirs, 2014), un thème nécessaire à aborder pour encourager les lecteurs à ne pas se laisser réduire au silence comme les héroïnes.

Thèmes :

Maltraitance
adolescence
pervers narcissique

Niveaux : pas de difficulté de lecture, un thème traité avec beaucoup de pudeur qui permet une lecture dès la 6 ème .

Roseline M. (Les Silos, Chaumont)

mardi 23 juin 2020

Le monstre chez moi

Amy GILES. Le monstre chez moi. Romans Grands Formats. Nathan, 2019. 978-2092591062 (17,95€)

Résumé:
Hadley, jeune fille sportive, sérieuse et travailleuse est retrouvée vivante après le crash de l’avion de sa famille. Cet épisode l’a tellement perturbé qu’elle fait une tentative de suicide. Les médecins s’inquiètent, pourquoi vouloir mourir alors qu’elle a échappé de justesse à la mort ? L’inspecteur Brady mène alors l’enquête et découvre, grâce à de multiples entretiens, que cette famille, si parfaite sur le papier, cache de lourds secrets.

Avis :
Texte construit autour de flash-back de l’héroïne et des entretiens menés par l’enquêteur. C’est un récit prenant qui nous fait découvrir la vie privée d’une famille bien sous tous rapports mais qui dissimule un père qui pratique la violence physique, morale et psychologique au quotidien. Cette histoire se veut la plus réaliste possible et l’auteur y arrive.

Thèmes : maltraitance / amour / survie / secret / famille / relation parent-enfant

Niveaux : fin de 4 ème – 3 ème et lycée

Estelle L . (Chateauvillain)

La maison sans sommeil

MALEWICZ, Benoît. La maison sans sommeil. Hanté. Casterman, 2020. ISBN 9782203064553 (5,95€)

Résumé:
Paul emménage dans une nouvelle ville, une nouvelle maison. Pour lui, c’est un cauchemar rien que d’y penser, mais il est prêt à faire des efforts pour sa famille. Ses bonnes résolutions sont freinées par les mauvaises ondes qu’il ressent dans sa chambre et dans la cave. Dès la première nuit il fait des cauchemars et cela empire tout l’été. Il se retrouve même dans la cave, sans savoir comment il y est arrivé, et il y voit une jeune fille qu’il ne connait pas. Heureusement, la rentrée est là et il rencontre deux amis avec qui il va mener l’enquête. Cette enquête va les faire frémir de peur.

Avis :
Un livre « agréable » à lire, avec une histoire qui joue sur les peurs d’enfant : les maisons qui craquent, les histoires que l’on s’invente pour expliquer tous les bruits que l’on entend. Mais toutes ces histoires n’en sont peut-être pas.

Thèmes : horreur / amitié / enquête

Niveaux : 6 ème – 5 ème

Estelle L . (Chateauvillain)

Dernier rendez-vous

Après cette période étrange et troublante, nous pouvons (enfin) nous retrouver pour une dernière rencontre.

Rendez-vous donc le 24 juin à 14h à la librairie Apostrophe de Chaumont, avec nos livres, nos coups de cœur...

N'oublions pas les gestes barrières et nos masques.

A demain!

lundi 1 juin 2020

Deux fleurs en hiver

Delphine PESSIN. Deux fleurs en hiver.  Didier jeunesse. 2020. 192 p. ISBN 978227809829
(15.90 euros).


Résumé :
Capucine est lycéenne en classe de terminale et prépare un BAC professionnel ASSP (Accompagnement, soins et services à la personne) elle fait un stage dans un EHPAD et découvre le métier d’aide-soignante. Elle y fait la rencontre de Violette, une nouvelle résidente qui vient de quitter sa maison, son chat Crampon qui porte bien son nom… et sa voisine et amie Geneviève…Une étape difficile, qui plonge la vieille dame dans un profond désarroi.
Capucine va tenter de lui redonner le moral, elle qui se cache sous des perruques plus originales et colorées les unes que les autres. Quelques années plus tôt, elle a perdu sa maman dans un accident de la route. Rongée par la peine, la rancœur et les non-dits, elle ne communique quasiment plus avec son père.
Cette adolescente et cette dame âgée vont peu à peu s’apprivoiser, apprendre à se connaître et se redonner la force de vivre en affrontant leurs plus profondes et secrètes blessures.

Avis :
Un roman très actuel qui nous immerge au cœur des difficultés des soignants dans les EHPAD. L’épuisement du personnel qui court après le temps et ne peut échanger avec les résidents aussi bien qu’il le souhaiterait… mais même si le contexte est difficile, les petits moments de bonheur et de partage sont bien là et donnent à ce roman son côté frais et pétillant.
Delphine Pessin met en avant une lycéenne qui a fait le choix d’une filière professionnelle. Sa ténacité et sa volonté d’être au service des autres sont surprenantes pour son âge. Elle s’investit corps et âme dans ce stage.
Les relations intergénérationnelles sont au cœur de cette histoire qui met aussi l’accent sur la différence et l’importance de s’accepter, de s’ouvrir aux autres. Un roman à conseiller aux jeunes mais aux moins jeunes également.

Citation :
« Qui se soucie des vieux à part les vieux eux-mêmes ? Et ils n'ont plus vraiment la parole.
- Oui c'est vrai que ça concerne nos anciens, on pourrait faire comme si ce n'était pas notre problème. Sauf que nous aussi, on sera vieux un jour. Est-ce qu'on veut vraiment garder ce système ? Parce que si on l'accepte aujourd'hui, il ne faudra pas se plaindre quand ce sera notre tour. »

Thèmes :
Amitié
Solidarité
Confiance en soi
Vieillesse
Différence
Relations intergénérationnelles

Niveau : 3ème , lycée

Adeline L. (MDHM)

lundi 20 avril 2020

Et ta vie m’appartiendra

AYMON, Gaël. Et ta vie m’appartiendra. Nathan. 2020. 328 p. ISBN : 978-2-259145-1. (15,95€)

Résumé :

Irina reçoit un héritage mystérieux à la mort de sa grand-mère, accompagné d’une mise en garde lui conseillant de ne pas l’utiliser. Elle ne résiste pas à la curiosité, et se retrouve en possession d’un talisman mystérieux, une sorte de peau censée exaucer tous ses souhaits. Elle demande alors à être riche, et à ce que sa meilleure amie, Halima, soit toujours à ses côtés, voire à son service. Un chèque mirobolant apparait alors comme par magie, et Halima, comme à son habitude, accompagne Irina à chaque instant. Mais…
Mais Irina, en parallèle, prend d’étranges malaises où la fièvre et la fatigue soudaines la laissent épuisée. Très vite, la Peau va occuper une place de plus en plus importante dans sa vie : rêche et froide au premier abord, elle semble prendre vie et devient souple sous les doigts d’Irina qui finit par ne plus la quitter, et même la porter à même sa propre peau à elle. Irina comprend très vite qu’elle ne doit plus ressentir le moindre désir, au risque de faire réduire la superficie de la Peau et de voir sa propre espérance de vie réduite également.
Alors elle emménage à St Barthélémy, avec Halima et des domestiques prêts à la servir jour et nuit. Mais la Peau est convoitée, et un mystérieux Emile prend ses quartiers à St Barth, avec l’accord d’Irina et malgré les soupçons d’Halima. Eloignée d’Irina par ses soins et pour sa sécurité, Halima s’aperçoit que les personnes qu’elle pensait alliées sont plus que dangereuses. Elle décide alors de tout faire pour continuer à protéger son amie, quoi qu’il lui en coûte.


Avis :

Une agréable relecture de La Peau de Chagrin, qui pourrait d’ailleurs être interprétée comme une suite à l’œuvre de Balzac puisqu’une large place est faite à l’écrivain dans la seconde partie du récit. Outre le récit fantastique, on a ici une très belle histoire d’amitié entre deux adolescentes, ainsi qu’un véritable thriller aux nombreux rebondissements. Bref, un beau moment de lecture, quoiqu’un peu… sombre et morbide !


Thèmes :

Amitié
Mort
Destin / Libre-arbitre

Niveau : 3ème (bons lecteurs) / lycée

Christine B.(Nogent)

Tracer

Une chronique particulière puisque nous sommes toujours en confinement. On continue à lire et à vous transmettre nos coups de cœur. 

La lecture comme moyen d'évasion... encore plus en ces temps difficiles où les sorties et les interactions sociales sont limitées.

Prenez soin de vous.

Restons chez nous.

NAIL, Guillaume. Tracer. Le Rouergue.(DoAdo). 2020. 217 p. - ISBN : 978-2-8126-1921-2. - (13,90€)

Résumé :

Emilie-Jacques, dite Emjie, a 17 ans lorsque sa vie bascule après le décès de ses parents dans un accident de la route. Recueillie par son oncle, elle est désormais « l’orpheline », celle avec qui on s’adresse avec des pincettes, celle qu’il faut préserver, celle qui reçoit des regards gênés. Sa meilleure amie Nitsa tente de l’aider mais se heurte à un mur. Le beau Walter, le nouveau du lycée, qui s’offre à elle, reçoit le même accueil. Emjie, elle, n’en peut plus. Nitsa la rattrape de justesse quand elle commence à enjamber la barrière d’un pont.
Alors quand elle zappe devant sa TV et arrive accidentellement sur un reportage montrant les marcheurs de Compostelle qui se dirigent vers l’Aubrac, elle se dit «moi aussi je vais voir l’Aubrac», et elle part. Un peu d’argent, un sac à dos, des chaussures de marche et c’est parti.
Envie d’être seule, de se retrouver, et surtout de voir autre chose que son environnement quotidien.
C’est compter sans Nitsa qui décide de l’accompagner. La bonne humeur de cette dernière, ses étourderies, sa facilité à créer des liens sont au départ une vraie bouffée d’oxygène pour Emjie, qui trouve en son amie l’appui nécessaire pour affronter l’inconnu. Mais très vite Emjie veut être seule, et Nitsa retourne en Alsace, avec la promesse de rester informée, par téléphone, de l’avancée du parcours de son amie.
Au bout du monde, de son monde, dans la solitude des chemins d’Auvergne, Emjie trace sa route. De mauvaises rencontres en bonnes surprises, de coups de cafard en coups de cœur, elle avance, aussi bien dans sa tête que sur les chemins de randonnée… (et arrive en Aubrac entière !)

Avis :

Malgré un point de départ pesant, on est vite entrainé dans ce road trip où l’humour côtoie la douleur, le désir, et la tendresse. L’amitié et les belles rencontres effacent les préoccupations matérielles, l’angoisse laisse place à la débrouille, bref, une avalanche de sentiments qui font de cette jeune héroïne un personnage attachant que l’on accompagne volontiers dans sa randonnée.
Deux (petits) bémols : j’ai trouvé l’abondance de rebondissements en fin d’ouvrage quelque peu inutile, et le langage parfois très cru décrivant certaines scènes me font réserver cette lecture aux plus grands de nos ados.


Thèmes :

Deuil
Quête d’identité
Amitié – amour – sexualité
Randonnée – voyage

Niveau : lycée

Christine B. (Nogent)

lundi 16 mars 2020

Extincta

DIXEN Victor. Extincta. Robert Laffont, 2019. (Collection R).608 p. ISBN: 9782221240373.(19,90€)

Dystopie post Apocalyptique, ce roman, qui au départ m’a fait un peu peur compte tenu de son sujet : une humanité écrasée par le poids des erreurs du passé (nous) après ce qui est appelé le grand effondrement. 

Le réchauffement climatique a occasionné l’extinction des espèces animales et végétales. Seules subsistent en quantité des algues qui ont colonisé les mers,  quelques animaux et les derniers représentants de l’espèce humaine.
Une société de caste s’est mise en place : Les suants abreuvent la terre de leur travail, ils récoltent les algues et alimentent les parcelles de régénération, sorte de compost composé de cadavres humains et d’algues; Les saignants, les soldats chargés de faire régner l’ordre; Les crachants font travailler les suants; Les pleurants, chargés du culte de Terra, ils sont là pour verser leurs larmes et pleurer les crimes passés; Les Apex, ou hommes violets, sont la classe dirigeante.
Dans cet univers résumé ici à gros traits, nous est comptée l’histoire d’amour de deux jeunes gens que tout oppose en apparence. Astréa et Océrian. 
Astréa a pour animal totem l’étoile de mer, il est tatoué sur son abdomen, au moment du nommage, sorte de baptême. Elle veut se consacrer entièrement au culte de Terra, la terre-mère. Mais la condamnation à mort de son frère pour sacrilège va faire vaciller sa foi.
Océrian est un Apex, homme aux cheveux et aux yeux violets. Une particularité le place à la portée d’Astréa, il a eu un accident dans lequel il a perdu une jambe. Ainsi estropié, il est écarté de la lignée royale par son père qui le traite comme un moins que rien. Seule la force et la vigueur du corps peut permettre de diriger le royaume. 
Mais le monde touche à sa fin. C'est inéluctable. Il leur reste 255 heures.


Avis:
Ce roman qui m’a laissé sceptique au début m’a emporté par son écriture précise et enlevée, ses références qui font plaisir, notamment à la culture livresque, ces objets fait avec la substance des arbres, qui racontent parfois des histoires de l’avant effondrement, et parfois de la poésie… Le thème anxiogène, est traité de façon à ce que l’on puisse y adhérer quand-même. Dans cet univers à bout de souffle reste encore un peu d’espace pour des vies, les dernières, et des destins que l’on souhaite connaitre.

Thèmes: amour / fin de monde / apocalypse / relation homme-environnement / réchauffement climatique /  catastrophe écologique

Niveaux: 3e-lycée 

Fabien L. (Fayl-Billot) 

Killer T

Robert MUCHAMORE. Killer T.  Casterman, 2019. 552 p.  ISBN: 9782203181199 (19,90€)

Lorsqu’une bombe explose dans son lycée, les photos que prend Harry de cet événement font le buzz. Il cherche alors à en savoir plus et mène l’enquête. Cette enquête l’amène à rencontrer Charly. Elle est accusée d’avoir posé cette bombe mais lui décide de l’aider et de la soutenir.
Deux ans plus tard, lorsque Charly sort de prison, tout a changé, les progrès scientifiques permettent aujourd’hui les modifications génétiques. Les animaux, les êtres humains sont transformés. Les virus sont remaniés et des terroristes en profitent pour semer la terreur. Harry quant à lui, est à la tête du Vegas Local, journal numérique qui vit grâce aux bons de réduction et aux articles écrits par des citoyens. Charly, aidée d’Harry, tente de se réinsérer mais le passé resurgit toujours. Elle trouve alors sa place dans un laboratoire de modification génétique clandestin. Malgré leur amitié, ils perdent le contact. En parallèle, les pandémies deviennent monnaie courante et la société tente d’y faire face. Harry et Charly arriveront-ils à surmonter les difficultés liées à la famille de Charly?
Réussiront-ils à survivre aux multiples épidémies ?

Avis :
Voici un livre qui nous embarque dès les premières lignes. Le rythme est soutenu, les personnages attachants et les histoires haletantes. On peut suivre une histoire d’amour entre Charly et Harry. Histoire qui doit faire face à de nombreuses oppositions. Et on peut découvrir les mutations qui se produisent dans une société victime de terrorisme et de pandémies.

Thèmes : aventure / amour / relations dans une fratrie / science-fiction

Niveaux : 3ème - lycée

Estelle L . (Chateauvillain)

Fingus Malister. Feux follets, mandragore et cadavre frais

Ariel HOLZL. Fingus Malister. T 1: Feux follets, Mandragore et Cadavre frais. Rageot, 2019. ISBN: 9782700273786. (12,50€)

Résumé:

Fingus est orphelin. Toute la famille Malister a péri lors de l’incendie de leur château, provoqué par le soulèvement des villages alentours qui ne voulaient plus subir les méfaits de la famille. En effet, cette famille a une particularité : ce sont des seigneurs maléfiques.
Fingus fait tout pour vivre dans les traditions familiales : il lance des sorts de magie noire, invente des outils improbables et il parle au crâne de son grand père. Pour leur rendre hommage, il souhaite intégrer une école de magie, Evergloom. Pour cela il doit passer un examen et montrer ses talents. Il décide de travailler sur un sort de nécromancie.
Aidé de son amie Polly, sorcière de naissance mais qui refuse de pratiquer la sorcellerie, il cherche à acquérir tous les ingrédients nécessaires à son sort. Mais ils doivent faire face à plusieurs problèmes : où trouver de la mandragore et un bocal à élixir ; qu’est-ce que l’or des fous ; comment battre cette horrible Ammonia qui cherche elle aussi à rentrer à Evergloom ?

Avis :

Texte simple et drôle qui nous entraine dans un monde où la magie est commune. Le héros nous montre l’importance de la pugnacité et son amie, le courage d’agir contre sa nature.

Thèmes : aventure / amitié / magie

Niveaux : 6ème

Estelle L . (Chateauvillain)

Lesly Davenport et la montagne noire

Zac GORMAN. Lesly Davenport et la montagne noire. Milan, 2020. 352 p. ISBN: 978-2-4080-0375-3. (14,90€)

Résumé:

Lesly a été abandonnée à la naissance devant les portes du château La Flippe. Par miracle, elle ne se fait pas manger par le géant qui la découvre mais elle est recueillie par un lutin, gardien des oubliettes dans les profondeurs du château. A partir de ce moment elle est élevée pour remplir ce rôle de gardienne: rien ne doit sortir, rien de doit rentrer, et les trésors doivent être protégés. De plus, elle doit s’occuper des monstres qui peuplent ces profondeurs. Dans sa tâche, elle est aidée par son ami Mingus, sorte de gelée verte qui n’a pas de visage mais qui parle et la conseille. Son travail est dangereux et fatiguant mais elle est ravie de prendre soin de tous ces monstres et dans apprendre toujours plus sur leur vie.
Un jour, la famille royale décide de venir inspecter les oubliettes. Lesly redouble alors d’efforts pour préparer cette venue. Mais tout ne se passe pas comme prévu : le prince est enlevé, la princesse et elle se retrouvent bloquées au fin fonds de cette montagne lugubre et les monstres décident d’organiser une révolution !
Lesly va devoir faire preuve de patience, d’ingéniosité et de courage pour ramener tout le monde à bon port et sauver les oubliettes.

Avis :

L’auteur nous présente une histoire où l’amitié peut se développer entre deux personnes très opposées mais nous raconte aussi une histoire d’aventure grâce à ces monstres qui rêvent de liberté. Les héroïnes devront aussi faire face à des luttes de pouvoirs. Dans ce texte, les apparences sont trompeuses, les monstres ne sont pas ceux que l’on croit.

Thèmes : aventure / amitié / fantasy / lutte pour le pouvoir

Niveaux : 6 ème – 5 ème

Estelle L . (Chateauvillain)

mardi 3 mars 2020

Agenda!

Prochain RDV : mercredi 11 mars 2020!


Thornhill

SMY, Pam. Thornhill.  Le Rouergue. 2019. 533 p. ISBN: 978-2-8126-1528-3 (19.90 euros).

Résumé :
1982, Mary est pensionnaire à l’orphelinat de Thornhill. Harcelée par l’une des filles, elle s’isole dans sa chambre où elle fabrique des marionnettes et tient un journal intime.
Réfugiée dans le silence, elle communique très peu avec les autres qui ne cherchent pas non plus à entrer en contact avec elle. Les éducateurs ne voient rien à la situation et ne cherchent pas à aider cette fille si particulière. Seule Kathleen, la personne qui s’occupe des repas se rend compte de la situation et par des petites attentions le fait sentir à Mary.
L’orphelinat est condamné à la fermeture, la plupart des filles partent tour à tour soit dans des familles d’accueil ou d’autres institutions.
En attendant son placement, Mary se retrouve seule avec celle qu’elle ne nomme jamais mais désigne par « Elle ». Perverse et manipulatrice, cette dernière lui fait vivre un vrai cauchemar sans que les deux éducateurs encore présents n’interviennent…

De nos jours, Ella emménage avec son père dans une maison en face de l’orphelinat abandonné de Thornhill. Souvent seule à la maison, Ella part explorer ce lieu lugubre où elle aperçoit régulièrement la silhouette d’une fille de son âge… Quels secrets cache cette grande bâtisse abandonnée ?

Deux personnages, deux époques, deux histoires qui finissent par se croiser…


 Avis :
Le côté esthétique de ce livre attire l’œil immédiatement : une couverture sombre, la tranche du livre
noire…puis à l’intérieur on découvre un univers en noir et blanc : ces deux histoires qui
s’entrecroisent, l’une écrite (celle de Mary et qui se déroule en 1982) et l’autre sous forme graphique
(l’histoire d’Ella, à notre époque). La transition entre les deux récits se fait à chaque fois par l’insertion de quelques pages noires que l’on tourne avidement pour connaître la suite.

C’est original, extrêmement efficace. Nous sommes plongés dans un univers très sombre autant par la
forme que par le fond où règne une atmosphère envoûtante. Cette lecture est addictive et les 530
pages sont vite dévorées. Nous sommes happés par les personnages, cette solitude omniprésente et
cette absence ou plutôt démission des adultes.

Ce roman ouvre tellement de pistes à exploiter avec des adolescents tant par l’écriture que par le
graphisme et bien sûr la thématique.


Thèmes :
Harcèlement
Solitude
Journal intime
Fantastique
Fantômes

Niveau : 4ème / 3ème




Adeline L. (MDHM)