Résumé :
Omar a 11 ans. Après l’insouciance de ses jeunes années, il est obligé de fuir l’Afghanistan à
cause de la guerre. Son père est décédé, sa sœur portée disparue… seule sa mère est présente, et
parvient à payer une place sur un bateau de fortune afin que son fils rejoigne son oncle en
Angleterre. Elle partira plus tard, et l’adresse de son oncle sera leur point de retrouvailles.
Après un naufrage inévitable, Omar s’éveille sur une plage, entouré de petits êtres
mesurant à peine 15cm : il est arrivé à Lilliput ! Rapidement surnommé « Fils de Gulliver », ou
« Owzat » (nom lié au jeu de cricket qu’il adore pratiquer et auquel il va initier les Lilliputiens), il
est adopté sans réserve par ses nouveaux amis qui l’intègrent à leur quotidien. Il s’est en effet
trouvé là une vraie famille, mais il n’oublie pas sa mère (il lui parle chaque soir, en s’imaginant
qu’elle est présente avec lui et qu’elle l’entend) ni la promesse qu’il lui a faite de rejoindre son
oncle en Angleterre.
Les Lilliputiens lui racontent comment, trois cents ans avant lui, le fameux Gulliver était
arrivé parmi eux et les avait marqués à jamais, notamment en les aidant à faire la paix avec les
habitants de l’île voisine de Blufescu. Ceux-ci avaient été en effet déclarés ennemis par un tyran
après une curieuse histoire de bon ou mauvais côté d’œuf à ouvrir au petit déjeuner. Omar-Owzat
aimerait beaucoup rester à Lilliput, mais il décide tout de même de rejoindre l’Angleterre en
espérant y trouver sa mère. Avant de partir, il entreprend d’aider les Lilliputiens à construire un
pont avec Blufescu.
Quelques temps plus tard, il quitte Lilliput le cœur gros mais deux de ses petits amis
l’accompagnent après avoir embarqué avec lui clandestinement…
Avis :
Gros coup de cœur pour cette très belle relecture des Voyages de Gulliver de Jonathan
Swift. Michael Morpurgo réussit à nous plonger dans cette histoire en la reliant à des
problématiques très contemporaines : la société idéale des Lilliputiens, marquée par l’entraide
entre les générations et l’ouverture d’esprit, ne laisse personne de côté et la politique d’accueil
des migrants sur le sol anglais est questionnée frontalement.
La lecture est facile et rythmée, sans aucune difficulté, et les illustrations de Michael
Foreman, complètent admirablement le récit. Le personnage principal est attachant, tout comme
les caractères bien trempés de certains Lilliputiens (ah, Mamie Baruta… !)
Alors certes, comme souvent avec Morpurgo, l’histoire se termine bien… et c’est tant
mieux : j’ai beaucoup aimé ce côté « feel good book », bourré d’optimisme malgré les
circonstances épiques de l’aventure d’Omar.
Bref, voici un roman d’aventures teinté de fantastique, que je conseillerai aux élèves de 5 ème
dans le cadre de leur séquence de Français sur les voyages. Mais pas seulement : c’est un livre à
mettre en toutes les mains !
Thèmes :
Voyage / Accueil des migrants / Société idéale
Niveau : 5è et + (voire 6è bons lecteurs)
Christine B. (Nogent)
