mardi 26 juillet 2022

Anne Frank et le loup d'Amsterdam

Simard, Eric. Anne Frank et le loup d'Amsterdam. Scrineo, 2022. 270 p. ISBN : 978-2-38167-085-0. 14,90 € 


Résumé :

Amsterdam, juillet 1942. La vie de la famille Frank bascule cet été-là. Pour échapper aux SS qui traquent les Juifs dans la ville, Anne, sa sœur Margot et leurs parents sont contraints de quitter leur logement. Tous les quatre vont trouver refuge dans « l'Annexe », située dans les locaux de l'entreprise paternelle Opekta. Ils s'y cacheront pendant deux ans, en compagnie de quatre autres personnes. Deux années au cours desquelles Sigmund Pabst, décrit comme un brillant lieutenant du service de renseignement et de maintien de l'ordre de la SS (Schutzstaffel) d'Amsterdam, va tenter de les retrouver. La patience et le flair de celui que l'on surnomme le « loup d'Amsterdam » vont payer. Car dans la matinée du 4 août 1944, la cache des Frank sera découverte par les nazis... Pour tous les occupants de « l'Annexe », cette journée marquera un nouveau départ... vers la mort. 


Avis : 

Roman coup de cœur, et roman « coup de poing », comme cela est mentionné sur la quatrième de couverture. Anne Frank et le loup d'Amsterdam est à promouvoir auprès des jeunes et des adultes. L'angle choisi par l'auteur pour traiter son sujet m'a fait penser au travail accompli par Eric-Emmanuel Schmitt il y a une vingtaine d'années, pour la création de La Part de l'autre, roman consacré à Hitler. Eric Simard a donc réussi le pari de mêler le parcours personnel d'Anne Frank à la fiction. Et ce, avec brio. Que ce soit à travers son style – pouvoir lire un roman qui ne contient pas de fautes d'orthographe ou de grammaire est extrêmement appréciable, aujourd'hui ! – ou grâce au rythme qu'il a su donner à l'histoire. Les chapitres sont courts, passant de l'expérience de la clandestinité vécue par les Frank et leurs compagnons d'infortune à la traque menée par Sigmund Pabst. 

Ce dernier n'a pas existé. Mais il aurait pu, tant son caractère et son comportement font penser à ceux des vrais nazis. En fait, il fait référence à Klaus Barbie. 

Pour parler d'Anne Frank et de ses proches, Eric Simard s'est largement inspiré du journal intime de l'adolescente. Mais sans se perdre dans une multitude de détails. Et c'est tant mieux. De cette façon, l'auteur suscite l'envie d'ouvrir le Journal d'Anne Frank, si le lecteur ne l'a pas déjà parcouru avant. 

Eric Simard se montre également audacieux. Surtout à la fin de l'intrigue, lorsqu'il invente l'interrogatoire d'Anne Frank mené par Sigmund Pabst. Mais aussi quand il met en scène la petite « distraction » dans le parc de la résidence hollandaise nazie. Un « divertissement » qui consiste à tirer gratuitement sur des condamnés juifs, juste pour le plaisir de les abattre. Anne Frank et son ami Peter van Pels font ainsi partie des proies... 

Autre point à souligner : ce roman a le mérite de faire découvrir l'Occupation allemande aux Pays-Bas, durant la Seconde Guerre mondiale. Un « cahier pédagogique », en fin d'ouvrage, permet d'en apprendre davantage sur cette thématique. La vie d'Anne Frank y est également présentée, tout comme des nazis qui ont œuvré durant cette période. A l'instar de Klaus Barbie, le « Boucher de Lyon », qui a aussi, un temps, participé à la déportation des Juifs aux Pays-Bas. 


Thèmes : 

Seconde Guerre mondiale, nazisme, déportation des Juifs, délation, clandestinité, relations parents-enfants, adolescence 


Niveaux : 4e et plus 


Aurélie F. (Chevillon)

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