dimanche 5 novembre 2017

Les optimistes meurent en premier

NIELSEN, Susin. Les optimistes meurent en premier. Hélium, 2017. ISBN 978-2-330-07940-6 (14,90€)

Résumé 4ème de couverture :
Depuis la tragédie qui a anéanti sa famille, Pétula, seize ans, a développé de nombreuses phobies, et prétend qu’une prudence et une hygiène extrêmes lui permettront de parer à la moindre catastrophe. Mais est-ce bien réaliste ? ... Au lycée, contrainte et forcée, elle fait partie d’un atelier d’art-thérapie. Les adolescents « à problèmes » qui y assistent se supportent tout juste. Jusqu’à ce que Jacob, «l’homme bionique », fasse son apparition. Appareillé depuis qu’il a perdu son avant-bras, le jeune homme, grand cinéphile, est aussi moqueur qu’attentif aux autres. A ses côtés, Pétula se sent enfin revivre. Mais il se pourrait qu’il cache lui aussi un secret trop lourd à porter... 
De son écriture nourrie d’empathie avec un humour irrésistible, Susin Nielsen dresse le portrait inoubliable d’une bande d’adolescents que les drames de la vie n’empêcheront pas de se reconstruire.

Avis :
Pétula, l’héroïne, est une fille excessivement prudente voire paranoïaque, et on sent qu’il y a une raison à cela… On apprend plus tard que sa petite sœur, Maxine, est décédée en s’étouffant avec un bouton du costume de loup qu’elle adorait, que Pétula lui avait concocté. Depuis Pétula se sent coupable et veut éviter le pire en prenant le maximum de précautions dans toutes les circonstances.
D’autres personnages viennent ponctuer l’histoire avec chacun leurs propres personnalités et aventures. Il y a Rachel, l’ex-meilleure amie de Pétula. En effet, elles se sont fâchées car Pétula jalouse de la relation affectueuse que Rachel avait avec son petit frère Owen, lui a coupé les cheveux par surprise, l’a injuriée et accusée d’avoir tué Maxine… Bien sûr elles se rabibochent à la fin. Il y a ensuite les parents de Pétula, qu’elle a le sentiment de devoir gérer en permanence. Parfois attendris, ils sont aussi désespérés par le comportement extrême de leur fille : par exemple un des cadeaux de Noël qu’elle leur a offert son un gilet de sécurité réfléchissant et un sifflet anti-viol ! Il y a les chats de la maison qui sont très présents, ils permettent la rencontre avec Jacob, et sont un des sujets de discorde des parents, qui se sépareront plus tard dans le livre. Jacob, surnommé l’homme bionique dés le premier chapitre, est un autre personnage clef. Armé de sa prothèse de bras en métal, il paraît mystérieux et Pétula s’en méfie, mais il va permettre à notre héroïne d’avancer et d’évoluer. Pétula et Jacob, sont différents de par leur façon d’appréhender la vie et les risques, mais ils ont un point en commun, ils ont vécu un traumatisme… Et c’est pour cela qu’ils se retrouvent dans un groupe de "soutien psychologique" appelé Art-Thérapie, où on découvre Betty, la jeune psychologue qui les traitent comme des jeunes enfants, et plusieurs ados qui ont tous vécu des tragédies (tentative de suicide, exclusion liée à l’homosexualité, alcoolisme, toxicomanie…). Même si cela n’était pas gagné d'avance, tous deviennent de vrais amis au fur et à mesure. 
Entre Pétula et Jacob, tout commence lorsqu’ils se retrouvent à réaliser film Les Hauts de Hurle-Vent avec les chats de la maison pour un cours. C’est cette vidéo qui permettra de faire naître l’histoire d’amour du roman avec toutes les premières fois que cela implique. C’est aussi cette vidéo qui permettra de lever le voile sur le secret de Jacob. On apprend qu’il a perdu son bras suite à un accident de voiture avec ses amis qu’il a causé en conduisant après avoir bu. L’un de ses amis, Gord, est décédé, l’autre en fauteuil roulant. Il a été condamné et ses parents ont tout fait pour qu’il ait un nouveau départ, et lui aussi en cachant sa véritable histoire à ses nouveaux amis et à Pétula. Cette dernière l’apprend suite à un commentaire méchant de la mère de Gord sous la vidéo primée de chats qu’ils ont réalisé ensemble. D’abord en colère, elle lui pardonnera ensuite, elle l’emmènera même rencontrer son ami paralysé et le père de Gord dans l’épilogue.
 
Ce roman est touchant, au même titre que ses personnages. Il aborde les rapports aux autres et les drames de la vie tels que le deuil, la culpabilité et le divorce sans jouer dans la tragédie sordide ou la banalité ennuyante, et ce, avec quelques pointes d’humour bien placées. A travers toutes ces péripéties dispersées dans de courts chapitres, l’auteure tente de nous rendre optimistes.

Thèmes : adolescence,
amitié, amour,
culpabilité, deuil,
famille, thérapie
 

Niveaux : 5e (bon lecteur), 4e, 3e et au-delà

Julie P. (Chaumont)

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