ALIX, Cécile. A(ni)mal. Slalom. 2022. 264 p. ISBN 9782375543313 (14.95 euros)
Résumé :
Miran a 15 ans et se trouve forcé de fuir son pays en guerre. Sa mère fait appel à une connaissance pour que son fils quitte le pays. Commence alors un périple violent où les passeurs se révèlent impitoyables, inhumains.
Miran se tait, devient transparent pour se faire oublier, gagner une chance de survivre, d’atteindre son but, le rêve de ses parents : Paris. Il se lie d’amitié avec celui qu’il appelle « le vieux » qui grâce à sa sagesse et ses conseils, adoucit ce « voyage ».
Le chemin est long avant d’arriver à la mer, la faim, la soif, la douleur sont omniprésentes parmi ce groupe de personnes qui cherchent à fuir.
Puis c’est ensuite la traversée, cette mer qui peut avaler les hommes à tout moment.
Miran tient bon, persiste en pensant à son père et ses frères disparus. Pour fuir cette dure réalité, il se rappelle des épisodes de son enfance où l’insouciance était encore de mise.
L’arrivée sur le sol européen est là encore un difficile combat à mener.
Cependant, Miran n’a qu’un seul objectif : Paris, quitte à marcher des milliers de kilomètres, souffrir du froid, de la faim…
Mais dans cette quête il est parfois, des mains tendues, des rencontres qui soulagent, qui pansent les plaies, qui sauvent.
Avis :
Cécile Alix nous livre un magnifique texte à l’écriture poétique malgré la dureté des faits. Plusieurs passages m’ont bouleversée jusqu’à cette fin surprenante et tellement émouvante.
Un roman qui nous bouscule car forcément il est lié à l’actualité, à ces faits divers qui parfois nous révoltent puis que, malheureusement nous oublions trop vite, happés par notre quotidien… Alors oui ça fait du bien que ce genre de roman vienne nous percuter, nous rappeler combien ces hommes et ces femmes doivent traverser de souffrances en quittant leurs pays, en se déracinant.
Mais ce texte est également porteur d’espoir, le personnage de Miran est tellement lumineux. Un hommage au courage et à la force des migrants.
Quant au titre, c’est à la fin du roman que sa signification est révélée.
Citation :
« Construire l’avenir, sans y penser. Frissonner. Embrasser. Grandir doucement, devenir adulte… un jour, pas maintenant, pas comme ça.
Pourquoi ma mère est-elle restée dans son enfer, m’abandonnant dans celui-ci, alors que j’avais tant besoin d’elle ?
Je veux retrouver mon âme insouciante et mon identité. Je veux me réaccorder.
J’ai quinze ans et je veux être moi. »
Thèmes :
Migrants
Passeurs
Guerre
Violence
Solidarité
Résilience
Niveau : Lycée
Adeline B. (MDHM)
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