lundi 26 juin 2017

Le garçon qui courait

François-Guillaume LORRAIN. Le garçon qui courait. Sarbacane. 2017. 222 p. ISBN : 978-2- 84865-934- 3. - (15,50€)

Résumé :

1919. La Corée a été annexée par le Japon depuis 1910, mais l’attachement des Coréens pour leur pays est très vif. La colère gronde dans les familles qui se mettent d’accord pour montrer leur refus de la situation : c’est décidé, les enfants n’iront plus à l’école, puisqu’on leur apprend le japonais ! Mais les Japonais savent bien que le peuple coréen est attaché à ses diplômes, et menacent la population de ne pas donner aux enfants les précieux sésames. Vaincus, les habitants envoient à nouveau leurs enfants en classe. Lors de la cérémonie de remise des diplômes, Kee-Chung et son frère Hyo-Dong se mettent en danger : chargé de lever le drapeau japonais, Hyo-Dong se rebelle et fuit en courant, entraînant son jeune frère à sa suite. Ce dernier, qui n’a pas l’habitude de courir, découvre qu’il peut tout à fait courir, et plutôt bien, et plutôt longtemps !
Très vite, Hyo-Dong est emprisonné dans un camp qui se trouve à 50km du domicile familial. Kee-Chung se retrouve seul avec ses parents, et aide son père comme il le peut. Le papa, épicier, va alors lui demander d’aller chercher, tous les matins ou presque, des fruits et légumes dans la ville voisine, afin de les revendre. Et Kee-Chung s’exécute, en courant. Parce qu’il a découvert qu’il pouvait courir longtemps, et surtout parce qu’il fait de cette course un entrainement à son projet : il veut tenter de retrouver son frère, même s’il lui faudrait, pour cela, courir pendant 50km.
Ayant mis son projet à exécution, Kee-Chung va malheureusement découvrir que son frère est décédé depuis deux ans, et que les lettres rassurantes envoyées à ses parents étaient rédigées par les responsables du camp. Au même moment, son professeur décide d’encourager et d’entrainer le jeune garçon à la course. Il parvient même à le convaincre de participer à des courses organisées par les Japonais.
De fil en aiguille, Kee-Chung progresse au point de gagner le marathon de Tokyo en 1935, en battant le record de l’épreuve. Il est ensuite sélectionné pour participer aux JO de Berlin l’année suivante. Arrivé en tête, il monte sur le podium olympique le cœur lourd : oui, il a gagné, oui, il a même battu son propre record, mais il porte un nom japonais (Son-Kitei), arbore un maillot japonais, et c’est le Japon, pays allié de l’Allemagne nazie, qui est mis en avant…

Avis :

Un récit bien mené qui met en lumière un héros méconnu des jeunes générations, et, à travers lui, l’histoire d’un pays tout entier de l’annexion japonaise à la partition qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Le roman ne s’arrête pas aux JO de 1936, mais développe les suites de la victoire du héros et son engagement dans la résistance. C’est un texte captivant, juste, réaliste, et facile d’accès, qui devrait plaire au plus grand nombre.

Thèmes :

Sport (marathon) – Jeux olympiques
Histoire de la Corée – Résistance
Fraternité - Famille

Niveau : 5ème (bons lecteurs), 4ème , 3ème 

Christine B. (Nogent)

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