Pourquoi je suis comme ça?

JORDAHL, Jenny. Pourquoi je suis comme ça ? La Joie de lire, 2024. 208 p. ISBN : 978-2-88908-672-6. 22,90 €. 

Résumé : 

Janne, adolescente en surpoids, voudrait être invisible au yeux du monde. Croyant l'aider, ses parents proposent de lui donner 10 euros pour chaque kilo perdu ! 

Mais le contrôle de son régime ne tarde pas à leur échapper. Et Janne se sent-elle vraiment mieux dans son corps ? Sa perte de poids résout-elle tous ses problèmes ? 

 

Mon avis :

Janne est en surpoids. Quand sa seule amie lui tourne le dos pour Renate : LA fille populaire, trop belle, qui a plein d’amis et fait tout pour sembler superficielle …, Janne se retrouve seule. Pourtant Bragi, le plus beau garçon de la classe, sympathise avec elle. Mais la jalousie de Renate, qui a des vues sur Braggi, renforce l’isolement de Janne. 

Et puis, ses parents lui font bien comprendre que ce serait bien qu’elle perde du poids ! Alors Janne se met au régime sec, quitte à s’affamer … Elle se met tellement la pression Janne, que même en perdant du poids, elle ne se sent pas mieux. Heureusement qu’en parlant à ses parents, à Braggi, en se faisant de nouvelles amies, Janne va retrouver son estime d’elle-même. 

Nous sommes plongés dans le quotidien de cette jeune fille mal dans sa peau, avec des situations très justes : les frottements des cuisses, les essoufflements, la peau qui pend, l’image idéalisée des femmes dans les revues pornographiques, … 

Cette BD retranscrit avec pertinence les préjugés, les petites phrases assassines, les regards accusateurs que Janne subit. J’ai apprécié en particulier dans cette BD qu’à travers les non-dits, l’auteur parvienne à faire passer un message fort sur la place du lien social et la grossophobie persistante dans notre société. 

 

Thèmes : maladie de la nutrition / perception de soi / perception d’autrui / discrimination sociale / amitié 

Niveau : classe de 4e - 3e / lycée 

 

Maude M. (Froncles)

Snowglobe

Snowglobe / Soyoung Park. Nathan. 2025. 362 p. ISBN : 978-2-09-503771-0 (18.95€) 

Résumé : 

Une terrible crise climatique a recouvert le monde de glace. Chacun survit comme il peut avec des températures qui frôlent régulièrement les -40°. Le quotidien est on ne peut plus pénible, et la seule distraction consiste à regarder les émissions de téléréalité de Snowglobe, un dôme protégé des aléas climatiques, dans lequel acteurs et actrices mènent une vie de rêve, enviée par la population. 

Chobahm, 16 ans, vit avec son frère jumeau, leur mère et leur grand-mère dans leur petit appartement. Elle rêve elle aussi de rejoindre Snowglobe, et de faire autre chose que travailler comme toute sa famille dans une usine de production d’électricité. 

Le jour où la plus célèbre des directrices de programme vient lui dire qu’elle est recrutée pour remplacer une actrice (qui vient de se suicider et à qui elle ressemble comme deux gouttes d’eau), Chobahm est ravie et quitte son quotidien avec joie. 

Une fois arrivée à Snowglobe, elle commence à se poser des questions : pourquoi cette actrice a-t-elle mis fin à ses jours malgré sa vie rêvée ? Pourquoi sa « famille » a-t-elle une attitude aussi étrange avec elle ? Pourquoi la directrice des programmes ne répond pas à ses interrogations ? 

Avis : 

En dépit d’un personnage principal qui manque un peu de profondeur au début du roman (on ne sait pas vraiment ce qu’elle pense de tout cela, son manque de réaction face à ce qui se passe lors de son trajet vers Snowglobe m’a étonnée, tout comme la relation très distante qu’elle entretient avec son jumeau), j’ai bien « accroché » à cette dystopie : j’ai aimé cet univers mystérieux et glacial, la prise de conscience progressive de la situation par l’héroïne, ses tentatives pour renverser le système et alerter ses concitoyens. Le récit est rythmé, on ne s’ennuie pas. 

Il s’agit d’un premier tome : gageons que la série ne s’éternise pas, car on a tout de même l’impression d’avoir fait le tour du sujet à l’issue de ce premier volume. 

Thèmes : Dystopie Crise climatique Téléréalité / manipulation Clonage 

Niveau : 4 ème / 3 ème 

Christine Bretton (Nogent)

Le ciel de Joy

Le ciel de Joy / Sophie Adriansen. Flammarion. 2025. 237 p. ISBN : 978-2-0804-6865-9 (16.90€)

Résumé : 

Joy, élève de première, vit dans une famille sans hommes : sa grand-mère et sa mère sont toutes deux tombées enceintes à l’âge de 17 ans, ont assumé seules leur grossesse et, à les entendre, ont vécu cela de la meilleure façon qui soit. Dans cette famille, pas de tabou : on parle relations sexuelles et soucis gynécologiques sans aucun problème. 

Le jour où Joy tombe enceinte de son petit ami, Robinson, elle se heurte à l’incompréhension de son entourage. En effet, décidée à avorter, elle sait qu’elle a besoin d’un adulte pour l’accompagner et que sa mère refusera. Elle se tourne donc vers différents adultes de son entourage qui tous, les uns après les autres, refusent de l’aider, soit en lui disant de voir cela avec sa famille, soit en avançant des arguments anti-avortement et en l’encourageant à élever l’enfant. 

Désespérée, Joy tente de trouver une solution car les jours passent et le délai pour avorter de façon médicamenteuse va bientôt être dépassé… 

Avis : 

Un récit tout en finesse pour parler d’une thématique grave et expliquer que non, en France en 2025, 50 ans après la loi Veil, il n’est pas si simple que cela d’avorter quand on est mineure ! C’est donc une lecture indispensable que nous propose ici Sophie Adriansen, qui, avec un style émouvant et juste, nous raconte le parcours de cette jeune fille. 

J’ai aimé cette histoire entrecoupée de témoignages sur l’avortement dans différents pays et à différentes époques, ainsi que du journal intime de la grand-mère de Joy. Le couple que forme Joy avec Robinson est intéressant aussi : la personnalité du jeune homme est attachante, il n’est pas lâche mais soucieux de sa compagne. 

Mention spéciale à Mme Devienne, la prof doc du lycée, qui vient en aide à Joy, même si j’aurais préféré qu’on la désigne comme professeur documentaliste, et non « documentaliste », un métier qui n’existe pas, dans l’Education nationale ;-) 

Thèmes : Avortement Famille Relation adolescent-adulte 

Niveau : 3 ème 

Christine Bretton (Nogent)

Les fantômes d'Aveline Jones

HICKES, Phil. Les fantômes d'Aveline Jones. Saxo, 2024. 240 p. ISBN 9782385700577. (15,90€)

Résumé:

Les fantômes n'existent que dans les livres. Pas vrai ?

En vacances chez sa tante à Malmouth, Aveline, bientôt douze ans, n'a qu'une envie : partir. Entre les épouvantails placés devant chaque maison et les mystérieux bruits qui résonnent dans la nuit, on ne peut pas dire que la ville soit très accueillante.

Tout ici lui semble hostile... sauf, peut-être, la vieille librairie du quartier. Pensant y trouver refuge, la fillette tombe sur un recueil des légendes les plus inquiétantes de la région. Or, l'un des récits a été effacé et la précédente propriétaire de l'ouvrage, Primrose, s'est volatilisée. Aveline décide de mener l'enquête - au risque d'être la prochaine à disparaître. Car elle en est sûre, quelque chose a emporté Primrose, et ce quelque chose en a désormais après elle...

Avis:

Entre la météo épouvantable, la station balnéaire désertée en basse (morte) saison, les décorations lugubres autour d'Halloween, la vieille maison grinçante, les légendes et la disparition de Primrose, tout annonce des vacances "bien pourries". Heureusement que la librairie est là pour sauver Aveline. Ou la mener sur un chemin dangereux, voire mortel.

Voilà un roman d'épouvante pour les plus jeunes mais qui apporte de beaux frissons! L'ambiance est bien oppressante et même en temps qu'adulte, j'ai eu quelques sueurs froides.

Aveline est une jeune fille attachante, curieuse, déterminée et téméraire, qui, malgré sa peur (légitime), est bien décidée à connaître la vérité.

L'histoire est facile à lire, fluide et rythmée. Une fois lancé, on se laisse facilement embarqué.

La seule chose que je trouve dommage, c'est la couverture: aucune citrouille à Malmouth pour Halloween.

Thèmes: fantôme / Halloween / amitié / fantastique / légende

Niveaux: 6e (pour les moins froussards), et jusqu'à la 3e.

Pauline G. (Chaumont)